Pour le porcelet, le sevrage est la période la plus stressante de sa vie, jusqu'à ce moment, car avant cela :
Et pourtant, après le sevrage :
C'est donc un moment très compliqué et très délicat pour lequel nous avons :
Au cours d'une série de 3 articles, nous aborderons de manière très pratique les tâches et points clés à analyser et à mettre en œuvre dans nos élevages pour réussir le sevrage.to.
Un sevrage réussi commence dès la MATERNITÉ, où les objectifs clés doivent être obtenus :
1. Un porcelet dont le poids et l'âge au sevrage sont appropriés.
Un porcelet de qualité qui a un bon départ en PS devrait peser au sevrage un minimum de 6 à 6,5 kg.
Un poids de naissance adéquat conduira à un bon poids de sevrage. Il est difficile d'intervenir sur le poids de naissance, mais les conséquences d'un poids de naissance trop faible peuvent être critiques. Dans une étude récente réalisée en collaboration avec l'Université de Saragosse sur 3483 porcelets, nous avons constaté que les animaux de moins de 1,07 kg ont une mortalité plus élevée (graphique 1).
Un autre aspect essentiel pour obtenir le poids de sevrage souhaité est l'âge du porcelet. La moyenne du groupe doit se situer entre 26 et 28 jours, en évitant les porcelets âgés de moins de 24 jours au sevrage.
2. Un porcelet au système digestif sain, prêt pour le sevrage.
Une bonne santé est essentielle pour réduire l'incidence de la diarrhée en maternité, ce qui aidera la flore intestinale à se développer correctement. La maîtrise des problèmes de rotavirus sera essentielle à cet égard.
En plus d'une bonne santé, une conduite qui garantit que le porcelet bénéficie toujours de conditions idéales contribuera à réduire le risque de problèmes digestifs. Un bon contrôle thermique à ce stade est obligatoire.
Après avoir assuré les conditions environnementales idéales, nous devons commencer le processus d'adaptation digestive à la nourriture qui sera donnée plus tard en transition. Pour ce faire, nous devons appliquer le “creep feeding”.
Idéalement, cela devrait commencer autour du cinquième jour et, à mon avis, devrait comporter deux phases :
Phase 1, l'objectif est qu'ils apprennent à manger, du 5ème au 15ème jour environ :
Phase 2, à partir du 16ème jour :
Il ne faut pas non plus oublier d'approvisionner le porcelet en eau. Le lait contient un pourcentage élevé d'eau, mais le seul apport hydrique de la transition sera celui que le porcelet obtient par lui-même. C'est pourquoi, en maternité, il est nécessaire de fournir une eau de qualité en quantité suffisante pour que le porcelet puisse boire facilement. L'utilisation de systèmes similaires à celui de la transition aidera le porcelet à s'adapter.
3. Un porcelet bien immunisé
Il est essentiel que le porcelet prenne du colostrum :
Selon Chantal Farmer dans son article publié dans 3trois3, un porcelet doit ingérer 178 grammes de colostrum par kilogramme de poids vif. Pour cela, une conduite qui assure le confort thermique dans la case de mise bas et des pratiques telles que le la prise de colostrum séquentielle sont essentielles.
Un porcelet qui a acquis une immunité passive adéquate auprès de sa mère grâce au colostrum aura beaucoup plus de chances de développer ultérieurement une bonne immunité active et donc moins de risque de souffrir de pathologies au moment du sevrage.
4. Un porcelet déjà socialisé
Une étude menée par Jaime Figueroa et Deborah Temple a révélé que les porcelets issus de portées non socialisées avaient des interactions plus agressives et moins positives pendant les premiers jours suivant le sevrage. En outre, le nombre de blessures graves était également significativement plus élevé et leur performance productive était moins bonne.
De plus en plus d'études le démontrent mais, bien que les résultats montrent le bénéfice de cette socialisation préalable, celle-ci ne sera possible que dans des exploitations au statut sanitaire adéquat dans lesquelles le mélange de ces porcelets ne présente pas de risque sérieux de déstabilisation sanitaire.